Comment ne pas oublier les mots

Pour mémoriser un mot de vocabulaire dans une langue étrangère, on peut faire appel à deux compétences dans lesquelles on excelle en tant qu’êtres humains :

  1. La mémoire spatiale : Les humains sont naturellement doués pour se souvenir de toute information susceptible de les aider à survivre et à se reproduire. Au cours de notre évolution, la mémoire spatiale nous a permis de nous souvenir des endroits où des aliments riches en calories étaient disponibles.
  2. L’art du récit : Au fil des âges, les humains se sont transmis oralement, sous forme d’histoires, des informations essentielles à leur survie. On se raconte des histoires et on comprend le monde à travers elles. C’est une capacité innée de notre espèce.

Si on éprouve des difficultés à mémoriser un mot dans une langue étrangère, on peut utiliser un moyen mnémotechnique qui combine ces deux compétences. Cette méthode permet de stocker des mots dans la mémoire à court terme avant de les transférer dans la mémoire à long terme par une pratique active.

Par exemple, j’ai mémorisé le mot làm en vietnamien, qui signifie « faire » en français, de cette manière :

  1. Associer le sens du mot à un lieu qui lui est lié. La première idée qui m’est venue en pensant au verbe « faire » est « faire à manger ». J’ai donc associé la cuisine de mon studio à ce mot.
  2. Associer une image à la prononciation du mot. La prononciation de làm me fait immédiatement penser à la « lame » d’un couteau en français.
  3. Lier le lieu et le sens du mot en imaginant une situation absurde et mémorable, qui s’apparente en quelque sorte à une « mini histoire ». Je m’imagine donc dans ma cuisine, aiguisant avec force la LAME d’un énorme couteau pour FAIRE à manger. Je rends l’action encore plus mémorable en imaginant que l’aiguisage de la lame produit une grande quantité d’étincelles. Les étincelles tombent au sol et cela m’aide à me rappeler que le ton du mot est un ton descendant.

Lorsque je verrai ou entendrai le mot làm en vietnamien, je penserai à une lame de couteau, ce qui me ramènera à mon lieu et à ma mini histoire, et me permettra de me souvenir du sens du mot. Par ailleurs, si je veux me souvenir de la façon de dire “faire” en vietnamien, je penserai à « faire la cuisine », ce qui me ramènera également à ma cuisine, à la scène imaginée et, par conséquent, à la prononciation du mot.

Quand on utilise cette méthode, il est important de ne pas chercher trop loin et d’utiliser les premières associations qui viennent à l’esprit. De cette façon, les mini histoires sont plus faciles à se remémorer. Parfois, les associations sont trop faibles et on oublie alors l’histoire. Dans ce cas, il faut trouver une autre association ou renforcer celle qui existe déjà et imaginer une histoire encore plus absurde et mémorable.

Cette méthode peut sembler chronophage, mais l’expérience m’a appris que les 30 secondes ou la minute qu’il me faut pour trouver ces associations et créer mon histoire m’épargnent les dizaines de minutes que je perdrais à oublier et à revenir sur ces mots encore et encore par la suite.

En combinant cette méthode avec la pratique active d’une langue étrangère, on peut faire des progrès considérables en très peu de temps.

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