Le perfectionnisme m’a paralysé pendant des années. J’ai réfléchi à la raison pour laquelle j’ai tendance à accorder tant d’importance, parfois trop, aux petits détails. Je pense que ça remonte à mon enfance.
Quand j’étais enfant, je dessinais sans arrêt. Les gens autour de moi ont commencé à me complimenter sur mes dessins. Je me suis rendu compte que plus je m’appliquais, plus je provoquais de réactions. À l’école, dès qu’une activité nécessitait de dessiner, je me retrouvais entouré de toute la classe et tout le monde me complimentait.
Je pense que c’est à cette époque que j’ai associé le travail appliqué à l’amour et à l’acceptation que je pouvais recevoir des autres. Mon estime de soi est devenue directement proportionnelle au degré d’excellence avec lequel je réalisais une tâche.
Aujourd’hui, ce perfectionnisme m’empêche parfois de commencer quelque chose, parce que j’anticipe l’effort extrême que je vais devoir fournir pour accomplir parfaitement la tâche, et je me décourage.
Depuis que j’ai pris conscience de tout ça, je tente d’être réaliste et de me contenter de ce qui est « décent » dans ce que je produis et comme caractéristiques du personnage que je joue dans cette vie. Il est tout simplement impossible d’être parfait. J’essaie également de me traiter moi-même comme je traiterais un proche, avec patience et douceur.
En réalité, personne ne nous rejettera pour nos failles. Au contraire, l’imperfection nous est familière et rassurante, elle nous permet de mieux comprendre les luttes des uns et des autres. Elle nous rapproche. Elle nous rend réels aux yeux de nos semblables.